La semaine dernière, la fiction américaine, toujours très présente à l’écran, proposait deux grands exemples de l’influence germanique – germano-nordique - ancienne sur l’esprit des américains contemporains. Il s’agit d’abord de la série TV Wolf Lake diffusée sur NRJ12 (et précédemment sur M6), la même semaine où le PSG affrontait le club allemand de Wolfsburg, ville située en Basse-Saxe dans la partie nordique de l’Allemagne. La série, aussi appelée « La communauté des Loups », programmée le vendredi soir raconte l’histoire d’un groupe de loups-garous revêtant habituellement leur forme humaine et regroupés, se dissimulant, dans une petite ville américaine de Wolf Lake. Rien ne les distingue de simples Américains paisibles. En quoi cette fiction est-elle germanique ? En fait, et outre la parenté avec la ville allemande, elle reprend les codes des trois piliers de l’ancien culte germanique. Le premier de ces piliers est la référence à la nature toute-puissante, animale dans le cas qui nous occupe. La fusion entre l’homme et l’animal, le loup, celle qu’incarnait dans l’antiquité germanique le personnage de berserkr, mi-homme, mi-animal. Celle que l’on retrouve dans les personnages de super-héros, comme Peter Parker, mi-homme, mi-araignée. Le second pilier du culte ancien est la magie. Dans l’Amérique contemporaine, la merveilleuse technologie s’est substituée à cette croyance magique, la transformation de l’homme en super-héros animal est « scientifique », et bien que la croyance magique subsiste dans l’esprit des Américains. Dans l’antiquité germanique, la magie se traduisait notamment par la métamorphose, en particulier celle qui transforme l’homme en animal. Celle de l’homme en loup dans Wolf Lake. Le troisième pilier est la famille et la relation aux disparus. La famille, la communauté, la meute, s’organise, s’autorégule, le chef sanctionnant ceux qui enfreignent les lois. Elle n’a pas besoin de l’institution policière. Et donc pas besoin non plus de payer les impôts qui la finance. Et le chef de la police de Wolf Lake, lui-même homme et loup, est là pour s’assurer que personne d’extérieur à la communauté ni ne découvre l’existence de la communauté des loups, ni ne vienne interférer dans son autorégulation. Le chef de meute décide et exécute. Mais la famille est animale, c’est-à-dire, qu’elle est réglée par la dominance, la loi du plus fort, elle fait fît du lien de parenté si le désir de domination ou la pulsion sexuelle est plus fort. Ainsi vivent les loups. Ainsi vivent ces Américains. Le second exemple qui nous est donné dans Le fils du Mask est moins profond mais encore plus évident. Odin, le dieu central de l’antiquité germanique, maître de la magie, envoie son fils Loki pour retrouver dans l’Amérique contemporaine le masque magique. Comment justifier la présence d’Odin dans une fiction, une comédie musicale américaine ? Comment justifier l’apparition soudaine d’une Walkyrie dans le rêve enfumé de Jeffrey Lebowski, personnage principal du film The Big Lebowski? Comment et pourquoi l’antiquité germanique, européenne, en apparence si loin, dans l’espace et dans le temps, de l’Amérique de nos jours, peut-elle habiter de manière si présente l’esprit des Américains ? Celui également des auteurs de science-fiction de l’âge d’or ?
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.