Sous un apparent verni américain, la fresque des Watchmen révèle en fait un récit régi par de nombreux codes tirés du monde germanique. De l’antiquité germano-nordique.
L’histoire place en son centre trois puissants personnages, trois surhumains qui ont pour nom Ozymandias, le Docteur Manhattan et Rorschach. Je vais vous révéler leur véritable dimension, les réels ressorts psycho-historiques qui les animent.
Le premier, Ozymandias, est blond et se prend pour un dieu - peut-être l’est-il ? - qui compte régler le destin du monde et dont l’antre se situe quelque part dans le grand Nord, entre neige et glace. Cette seule description suffirait à montrer l’ancrage germanique du personnage, qui nous parle d’un dieu blond nordique, moderne certes, et dont l’intelligence, autant dire la ruse, est le signe distinctif. Il figure assez bien Odin, le dieu de l’ancienne mythologie – nordique - germanique. Osymandias qui semble maîtriser le destin de l’histoire. Peut-être en est-il simplement l’agent. Bien sûr nous aurions pu également dire que Veidt, son nom à l’état civil, est lui-même d’origine allemande, celui –là même que portait le Juste Otto Veidt ou bien encore l’acteur Conrad Veidt. J’aurais pu encore vous dire que le personnage d’Ozymandias fut créé sur la base du blond super-héros Thunderbolt, mot anglais à la terminaison germanique signifiant « coup de tonnerre », Thunderbolt, celui qui maîtrise le tonnerre comme l’ancien dieu nordique Thor.
Et puis il y a le Docteur Manhattan. Le personnage est haut en couleur, peut-être le plus marquant. Ce super-héros est lui-aussi marqué par le destin. Né comme de nombreux autres de ses congénères d’un accident scientifique, nucléaire ici, il est engendré par la science et dispose d’une puissance sans limite en relation avec celle de la bombe atomique. La fusion du personnage avec l’intimité de la nature, de la matière, lui donne une nouvelle dimension, cosmique, en relation même avec la matière céleste. Ce personnage, seul d’une nouvelle génération, seul réel immortel du groupe, ne trouvera son épanouissement que dans la nature sidérale, qui l’attire irrésistiblement, là où il sent qu’il devra dorénavant vivre, là où les Terriens le bannissent. Cette relation primordiale qu’entretient le Docteur Manhattan avec la nature est l’un des fondements même du germanisme ancien, et c’est de ce lien essentiel que découle sa fusion avec l’espace. C’est la définition de l’homme véritable, tel que le définira le peintre allemand Emil Nolde, presque danois, dont la fusion à la nature l’emmène « naturellement » vers le cosmos. Et c’est par delà les étoiles que l’immortel Docteur Manhattan devra bâtir son avenir. Condamné, destiné au bannissement loin de sa communauté d’origine. C’était d’ailleurs la sanction suprême des anciens mondes germaniques, la rupture d’avec le clan qui devait se traduire par une « mort » certaine de l’essence spirituelle de l’individu. Mais cette rupture pouvait aussi être source de renouveau, sous la gouverne permanente du destin bien sûr. Ainsi en fut-il de la destinée d’Erik le Rouge, banni de sa société d’origine et futur bâtisseur du Groenland. Plus frappant encore, le Docteur Manhattan reprend lui-aussi aussi un attribut essentiel du dieu Odin. Ce dernier avait en particulier le don de voyance, don acquis par la perte d’un œil lors d’une expérience de presque mort. La ressemblance avec le destin du Docteur Manhattan est frappante qui faillit mourir au cours de l’explosion nucléaire, dont les yeux seront étrangement stigmatisés et qui pourra dès lors lire l’avenir de ses contemporains. Mais le Docteur Manhattan par sa nature composite incarne aussi le rôle protecteur et exterminateur du dieu Thor. Bien sûr, son nom à l’état civil, Osterman, est naturellement d’origine germanique.
Enfin, parlons du troisième homme, Rorschach. Celui-là a l’allure d’un mythe urbain. Son personnage est en fait également truffé de références germaniques. Il n’est d’ailleurs pas sans rappeler le super-héros La Chose
Veidt, Osterman et Kovacs incarnent trois grands destins germaniques, nordiques. Le premier, et quoi que cela puisse lui en coûter, sauve le monde, et en retirera la gloire la plus totale. Le second sera vaincu et condamné au bannissement, loin de sa communauté, dans l’espace. Le troisième mourra pour rester fidèle à son éthique, ne jamais transiger. Oui, Watchmen est une grande fresque germanique moderne qui prend place dans l’Amérique contemporaine et qui fait écho à quinze siècles de distance à celle antique et européenne des Nibelungen. Elle est faite de violences sauvages, de combats incessants, de sang sans larmes, laisse derrière elle de multiples cadavres, repose sur les grandes valeurs germaniques anciennes, le destin, la nature toute puissante, animale en particulier, la confrontation violente entre les protagonistes, la métamorphose magique, l’intrication des destins familiaux, la menace pesant sur l’existence humaine, la guerre nucléaire inéluctable. Enfin, la fresque reste jusqu’au bout fidèle à la cosmogonie germanique qui condamne un monde pour qu’il renaisse plus vert. Watchmen accouche de deux nouveaux mondes. L’Amérique sort de la nuit pluvieuse, d’un univers gothique sombre pour renouer avec le soleil. Et le docteur Manhattan part tracer sa route vers son nouveau monde peuplé d’étoiles. Oui, la science-fiction américaine est germanique. L’Amérique aussi.
Watchmen’s Germanic Code
Under the American look, the Watchmen’s history is made with Germanic matter, and especially from the Germanic antiquity. Nordic.
Three main characters are placed at the centre of this Sci-Fi history, three superheroes, Ozymandias, Doctor Manhattan and Rorschach. I want to reveal the real dimension, the psycho historical drivers of this fantastic story.
First of all comes Ozymandias, a blond man, he thinks he is a god – perhaps is he ? – And hopes to rules de World’s destiny. His Headquarter is located in the North where ice and snow are usual. This sole description could reveal us the Germanic dimension of the character which is talking to us about a blond Norse – Germanic - god, modern, and with a great intelligence. He mainly figures Odin, the main god of the Old Norse mythology. Osymandias seems to control the destiny of the Watchmen’s history. Perhaps is he only the agent. Also, we could talk about Veidt, his real name, which comes from the Germanic world, like the name of Otto Veidt or of Conrad Veidt (in fact Weidt). I also could tell you Ozymandias comes from the blond superhero Thunderbolt, a Germanic oriented word which seems come from Thor the Old Norse god.
Next comes Doctor Manhattan. The man is great. Destiny strikes the Doctor too. This superhero is born like many of the others from a scientific accident, nuclear, the man is as so powerful as a nuclear bomb. The Fusion between Manhattan Manhattan Greenland Manhattan
Now a few words about the third man, Rorschach. He is like an urban myth. In fact the character is fully coded by Germanic references. Rorschach has something in common with the Thing (name of the Germanic sacred place) from the Fantastic Four, the superhero who has the name of Grimm, a Germanic Name too. As Osymandias and Manhattan
Veidt, Osterman and Kovacs will have three different Germanic, Nordic Destinies. The first one wins and will find Glory. The second loses and will be condemned to banishment far away from his community in space. To stay faithful to his ethical, the third one will find the death.
Yes, surely Watchmen is a great Germanic epic which takes place in the today North America like the Nibelungenlied one was fithteen centuries ago in the North of Europe. This history is made with great heroes, violence, struggles, blood without tears, destiny, the powerful nature, especially animal, magical metamorphosis, family destiny, the threat upon the human existence, the inescapable nuclear threat. Until the end Watchmen stays a great Germanic History, and as in the Nordic cosmogony, a world finishes and a new greenest is coming. Two in the Watchmen’s case. America America
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