"Nous deviendrons immortels"

Forum M

Le christianisme a été imposé dans l’univers germanique souvent par la force ou la menace. Il a tenté de se substituer à des anciennes pratiques païennes, en particulier la religion nordique dominante, celle de Thor  ou de Wotan. On peut penser que cette transition n’a jamais été réellement acceptée, et que toutes sortes de moyens ont été mis en œuvre par les peuples soit pour maintenir les anciennes pratiques grâce à des vecteurs en apparence insignifiants comme les contes ou les romans, ou pour obliger le christianisme à battre plus ou en moins en retraite. Le protestantisme, né en terre germanique, a été une manifestation de cet esprit ancien qui n’a jamais réellement abdiqué. Sous le prétexte de régénérescence du christianisme, il s'est agi de faire battre en retraite l’esprit chrétien en faisant apparaître une pratique plus proche des anciennes traditions religieuses païennes du Nord. Et une faille dans l’église chrétienne.

Forum L

Pourquoi les Etats-Unis sont aussi déficients en matière de contrôle antidopage?(http://www.humanite.presse.fr/journal/2003-05-31/2003-05-31-373173). A la différence de nombreux pays, cette nation ne manque ni d’argent, elle est la plus riche, ni de sciences, elle est la première puissance scientifique, ni d’un corpus moral, auquel ses dirigeants font référence à tour de bras. La seule explication qui tienne - et une fois de plus, à nation différente, culture différente - c’est que le dopage est vu par un grand nombre d’Américains comme un quelque chose de naturel et de non condamnable. Les super-héros eux-mêmes ne sont-ils pas dopés, la technologie a toujours permis, dans l’histoire américaine, de prendre le dessus sur ses adversaires, la maîtrise technologique de substances indétectables ne traduit-elle pas aussi la supériorité scientifique et nationale d’un pays sur les autres, l’inégalité entre les hommes est patente, l’ordre biologique nous en donne tous les jours des exemples. L’aversion naturelle des Américains pour les organismes administratifs de toute sorte et en particulier de contrôle et de réglementation, coûteux et inefficaces, à laquelle s’ajoute l’appétit pour le spectacle qui attire les spectateurs et donc leur argent, traits aussi partagés par leurs très lointains ancêtres, et qui empêche les lois antidopages de rentrer dans les ligues professionnelles, viennent renforcer l’ensemble.

Forum K

Par conséquent, l’Internet étant, malgré une contribution européenne, un phénomène essentiellement américain, est naturellement une conception d’essence germanique, la matrice spirituelle de toute l’inspiration américaine. En particulier, en offrant une grande liberté, une grande indépendance, une quasi-absence de régulation, une architecture décentralisée – à la différence du réseau Minitel – très latin dans sa conception -. Il est donc tout aussi naturel que ce soit, en Europe, dans l’espace nordique actuelle que ce réseau se soit le plus développé. L’internaute pourra se référer à la remarquable note L’Internet vient-il du froid ?  de Jean-Michel Yolin. http://www.yolin.net/nord.doc.

Forum I

Ce qui frappe aujourd’hui l’esprit, et qui fut le point de départ de la rédaction de ce livre, est la relation si positive qui lie les Etats-Unis, les Américains, à la technologie. Et qui en fait la première puissance mondiale. Elle qui – aux yeux des Américains - peut tout résoudre : un conflit armé, y compris contre le terrorisme, jusqu’à la transformation de l’apparence physique et de la séduction. Et on ne peut s’arrêter sur les millions ou les milliards de dollars investis qui ne sont que la résultante et non la cause de cette attitude vis-à-vis de la technologie. Nous avons déjà donné un début d’explication à cette relation si positive, la technologie dispose toujours d’un arrière plan de science-fiction. On est frappé, par exemple, par la fréquente référence au super-héros. Qu’il s’agisse d’un scientifique, d’un militaire ou même d’un libertin. Ce contexte de science-fiction inspire les entrepreneurs technologiques. Bien sûr, les technologues du XXe siècle ont hérité de la relation à la technologie qu’a entretenue leur histoire pionnière, celle d’hommes et de femmes qui se sont appuyés sur la technique pour conquérir et exploiter leur espace. Et qui ne seraient rien sans elle. Mais c’est aussi celle héritée des anciens Germains, eux-mêmes explorateurs et colonisateurs, des utilisateurs pragmatiques. Pas des inventeurs révolutionnaires. Ce n’est pas celle des Européens des nations. Le protestantisme n’y est, une fois de plus, pour rien. Mais, lui-aussi, s’est appuyé sur la force de la puissante technologie.

Forum H

Il est souvent associé à l’esprit du capitalisme américain la religion protestante. Le grand auteur Max Weber écrivit un texte de référence sur le sujet. En fait, l’étude montre que les ascendants des Américains, en particulier ceux des origines, issus des différentes zones géographiques de l’espace germanique ancien, étaient déjà de grands commerçants, « assoiffés d’argent » et pour lesquels l’accumulation matérielle était déjà signe d’élection par le destin, et signe de primauté dans la société. Ces traits portant sur l’obsession de l’accumulation matérielle préexistaient donc dans les peuples du Nord bien avant le protestantisme. Ce dernier n’a fait qu’habiller des traits natifs de ces sociétés.

Forum F

Alors allons plus loin. Car ce qui est vrai de la science-fiction l’est aussi de la société américaine elle-même. Plus on se penche sur ces anciennes sociétés germaniques, plus on se rend compte que la société américaine en est, elle-même, extrêmement proche. Très proche. Surprenant. Prenons pour seul exemple le trait dominant de ces anciennes sociétés : l’amour de l’argent et la recherche permanente de tout moyen pour l’accumuler, y compris les procès. Plus encore, les Etats-Unis sont certainement plus proches de ces anciennes sociétés que ne le sont les sociétés européennes, en particulier celles du Nord de l’Europe ! Cette lecture est plus pertinente, c’est-à-dire nous en apprend plus, que celle habituelle qui décrit le monde américain comme faisant partie d’un ensemble anglo-saxon. Certes, cet ensemble est lui-même issu de l’espace germanique – les Angles et les Saxons étant d’anciennes tribus germaniques – mais issu de l’espace britannique et non de l’espace originel, c’est-à-dire déjà déformé par le poids de traditions post-germaniques comme l’Etat, les institutions, la royauté, la religion chrétienne, etc. L'identité américaine n'a pas été forgée par les seuls britanniques, mais jusqu'à l'indépendance par des colons issus de l'espace nordique, anglais bien sûr mais aussi hollandais, suédois, norvégiens, danois, allemands, autrichiens... Il est donc logique que cette identité ait un centre de gravité germanique. Logique aussi que dans cet ensemble, l'émigration allemande ait été si importante, qui fait qu'aujourd'hui les Américains qui renvendiquent leur ascendance allemande sont les plus nombreux, bien loin devant les Anglais (http://www.census.gov/prod/cen2000/doc/sf3.pdf).

Forum E

La science-fiction américaine, y compris les récits de super-héros (à l'exception notable sans doute de Superman) qui vont la prolonger, puise très largement, probablement est-ce même le courant majoritaire, dans l’histoire des anciens mondes nordiques et dans la mythologie germanique. Attention, le terme de « germanique » est pris ici au sens des anciennes tribus germaniques, telles que les qualifiaient les Romains, c’est-à-dire les peuples qui occupaient la partie nordique de l’Europe, centrées au départ dans la partie méridionale de l’actuel Danemark et dans l’Allemagne du Nord. Et non de l’Allemagne stricto sensu comme le mot pourrait le laisser penser. « Germanique » a le sens ici de « nordique », mais un Nord qui englobe une partie continentale (en particulier l’actuelle Hollande et l'Allemagne du Nord puis, plus tard, plus largement). Ces tribus partageaient un certains nombre de traits comportementaux, leurs croyances et des formes d’organisation sociale, de règles, une mentalité, etc. La science-fiction va reprendre de ces anciens mondes de nombreux codes comme l’exploration, la colonisation, la relation à la technologie, ses références religieuses, des personnages de sa mythologie, son bestiaire, etc. Spiderman, Hulk, Batman, et la plupart des autres, sont pensés à partir de ces anciens mondes. Plus encore, nombreux sont ceux de ces auteurs qui auront eux-mêmes une ascendance germanique ou germano-nordique.

Forum D

L’une des premières tentatives d’application de la science-fiction au sein de la société américaine va conduire à l’établissement de la Scientologie en 1953. L’homme qui va articuler cette relation est Lafayette Ron Hubbard. Car avant de créer le mouvement scientologique, il aura été lui-même auteur de récits de science-fiction, puis l’inventeur de la Dianétique. Il aura collaboré avec les pionniers de la discipline avec lesquels il aura une relation amicale. Parmi eux Campbell et Van Vogt. Il est alors normal que ces derniers en viendront à soutenir à la fois la Dianétique et la Scientologie. Ils voient dans Hubbard un pionnier de celle nouvelle science avant-gardiste dont ils dessinent les contours. L’éditeur Campbell ouvrira grand son magazine pour promouvoir les travaux d’Hubbard. Van Vogt, le grand auteur de science-fiction, se mouillera jusqu’au cou, fera partie des cadres de la Scientologie des origines.

Forum B

Là encore, l’association peut surprendre, mais pourtant… Outre que ces trois personnages soient américains ou américano-centrés, ces trois figures constituent trois étapes d’une même évolution. Le personnage de super-héros est le premier à être créé, à la fin des années 30, c’est un personnage de fiction, un surhumain, à vocation réaliste, car outre le fait qu’il intervienne dans un monde contemporain, il tire sa puissance de la réalité d’une science bien réelle, et toujours décrite. Il est bien immortel. Le scientologue naît, lui, au début des années 50. C’est un personnage bien réel qui a en point de mire la surhumanité, plutôt mentale, et par conséquent également l’immortalité. Mais cette dernière réalité reste fictionnelle. Enfin, le mouvement transhumaniste est plus récent, bien réel lui-aussi, mais il est le fruit de scientifiques et intellectuels tout à fait sérieux issus des plus grandes universités qui planifient et budgètent déjà, grâce à des technologies révolutionnaires, la fabrication des moyens de l’immortalité. Et par conséquent de la surhumanité. Nous avons sous nos yeux un grand processus de planification à l’échelle d’une société qui part du papier et qui conduit à la réalité, la plus dure qui soit… Il n’y a pas de place pour le hasard (Photo de gauche - extraite du journal l'Equipe - de l'Américain Dwight Philips, champion du monde de saut en longueur au Stade de France).

Forum A

Et oui, la science-fiction américaine n’est pas de la fiction, en particulier celle de l’âge d’or, c’est-à-dire celle des débuts dès les années 30.  L’affirmation peut surprendre, car pour nous, les Européens, la science-fiction se rattache au roman, fait pour divertir, surtout pendant les vacances. Mais à autre continent, autre culture, les auteurs américains ont souhaité écrire des textes qui avaient pour impératif de s’inscrire dans la réalité. Un début de réalité… Ce sont eux-mêmes qui le disent ! Mais aussi leurs éditeurs, Gernsback et Campbell en tête ! Mêmes les histoires de super-héros s’inscrivent dans la réalité ! Ce point de départ ouvre des horizons fascinants, car pourquoi cette science-fiction s’est-elle voulu ainsi, quel en est le moteur, le fait déclencheur, et surtout où ce mouvement veut-il emmener le peuple américain ? Pas étonnant alors que cette science imaginative, « réaliste » ait irrigué une société qui va devenir la société technologique de référence au monde mue par de nombreuses entreprises électroniques, informatiques… Et l’influence de cette science-fiction s’étend bien au-delà de l’économie ou de l’armée. Dans la religion, dans le sport et même dans la politique. Ronald Reagan fut conseillé par des auteurs de science-fiction. Etonnant, non ?